La parabole du semeur/La parabole des talents - Octavia Butler

LIVRE 1 - LA PARABOLE DU SEMEUR : Californie, 2025. Exclusion, misère, violence atteignent des proportions inégalées. À quinze ans, Lauren, fille d'un pasteur noir, est jetée sur les routes après le massacre de sa famille. Dans ce monde détruit, elle trace son chemin à travers le chaos, semant une parole d'espoir et de paix pour les déshérités, et plaidant pour une humanité nouvelle.

Violence et humanité, aliénation et transcendance, asservissement et liberté, séparation et communauté, antiracisme... Magnifiques variations sur les grands thèmes butleriens, mais aussi inoubliables romans de résistance, La Parabole du semeur et sa suite, La Parabole des talents (Éditions Au diable vauvert), prennent, en ce début de millénaire, des accents d'une actualité brûlante.

LIVRE 2 - LA PARABOLE DES TALENTS : Californie, 2032. Dans un pays au comble du chaos, les milices font régner leur loi, les usines ont recours au travail forcé, l’Amérique renoue avec l'esclavage, la ségrégation. raciale, et sombre dans l'intégrisme religieux... Asha, créatrice de jeux virtuels, arracha enfant à sa communauté, découvre Semence de la Terre, le journal où Lauren, sa mère, raconte son oeuvre de résistance humaniste et pacifiste.

Pas grand chose à rajouter à cette présentation et pas grand chose d'original car je vais me joindre aux autres voix qui ont lu Octavia Butler : mais comment se fait-il qu'elle soit inconnue en nos contrées!!??

C'est juste une auteure magistrale et une grande voix de la SF!

10 ouvrages et  2 Hugo, 1 Nebula -en 2000 pour La parabole des talents- et 1 Locus  pour reconnaitre son talent, et ici elle est inconnue O__O

Je conseille deux interviews en ligne pour la connaitre un peu plus, en français : sur ActuSF et sur SF Mag.

Son livre, outre une écriture inspirée, réussit à nous emmener dans un monde qui parait post-apocalyptique et qui n'est (peut-être) que le monde d'après-demain....

Ici pas de cataclysme, pas de guerre pas d'aliens, juste une pauvreté qui s'en est allée croissante et un  système qui s'est effrité, dégradé au point que la société s'est fragmenté entre riches et pauvres que l'école, l'eau, la sécurité sont des enjeux majeurs...

Les deux romans ne cessent, hélas de trouver échos dans les infos quotidienne, aux USA, mais même chez nous et donne au livre une dimension terrifiante, un réalisme rarement atteint...

D'autant qu'Octavia Butler a une écriture ciselée qui nous dépeint ce monde et cette épopée de façon précise, cohérente.

Cela fait plusieurs années que j'hésitais à lire ces romans, bloquée par les titres qui mettent en avant une forte dimension religieuse, et lorsque son dernier roman 'elle est décédée en 2006) "Novice" s'est retrouvée sur les rayonnages de ma bibliothèque, je me suis dit "voilà enfin l'occasion de découvrir cette auteure et de voir si j'aime et si elle m'intéresse"... La réponse fut affirmative, je me suis régalée avec Novice, une œuvre originale et toujours superbement écrite et j'ai donc lu les paraboles et suivit les aventures de Lauren Olamina.

Pour ce qui est de la dimension religieuse des Paraboles, elle m'a beaucoup intéressée au début, mais et j'ai dui coup vraiment apprécie de changer de narratrice et donc de point de vue pour le tome 2. A un moment, oui, Lauren s'enferme avec ça et même si le résultat est juste génial, brillant, -je veux dire ça relance les programmes spaciaux, rien de moins- l'idée de ces prêcheurs de l'espace, même s'ils prêchent le changement me gêne.

A un moment Lauren devient dogmatique et là je ne suis plus, oui la vie est changement, pas besoin d'appeler ça Dieu mais là, je renvoie à ce qu'elle dit de la religion en général dans l'interview d'ActuSF : "Lors de ma première interview, une journaliste m’a dit "je n’ai pas besoin qu’une religion me réconforte". Je lui ai alors répondu : "c’est parce que vous vous sentez bien dans votre vie". C’était normal. Mais quand les gens ont des problèmes, ils ont besoin d’une religion pour les réconforter. [...] Aujourd’hui, je pense que si on traite les gens correctement et si on écoute sa conscience, ça suffit pour être quelqu’un de bien. Pas besoin de religion.

Là je suis en phase. Cependant suivre Lauren est passionnant, sa conviction profonde est ce qui lui permet de traverser toutes ces épreuves, une vie dans une société qui n'est pas si loin... Elle n'a que 18 ans lorsqu'elle fonde la Chênaie... Et pourtant dans le premier tome, où elle est la narratrice, elle nous apparait comme une personne ordinaire, mais avec un fort caractère. le second tome nous la révèle aux travers des yeux d'autrui tout en suivant ses aventures via son journal, c'est palpitant, malgré l'horreur des évènements.

L'arrivée au pouvoir de Garett un intégriste chrétien est aussi admirablement développée, le retour à l'esclavage, l'exploitation, les colliers, la destruction de la Chênaie, les camps de "rééducation"...

Et le parcours de Marcus... destin croisé avec Lauren, au gout amer... sans compter tout le tragique de leurs deux/trois histoires...

Bref un roman magistral... J'ai hâte d'en lire d'autres d'Octavia Butler, hélas peu sont traduits....

Comments

[HKo]

Je les ai pris à la bibliothèque pour ma part, ça m'évite l'achat si le livre ne me plait, mais là jevais aheter.

C'ets plutôt par contre, mais bon dans ce genre d'histoire, c'est le lot, sinon, le meilleur livre du genre "post-apocalyptique" que j'ai lu ( bon le butler c'est de la dystopie par contre)

C'est Génocides de Thomas C. Disch
http://www.cafardcosmique.com/DISCH-Thomas

sinon j'attends aussi de voir la première version de survivors, puisque c'est un "remake"... mais là je manque de temps.

J'ai vu par contre "Sky crawlers" de OSHII Mamoru et Vexille (isolation du japon 2077) : excellent les deux, je vais essayer d'écrire qq chose dessus ^^

[Razoor666]

Effectivement, ca a l'air sympa. Je vais me renseigner un peu plus et qui sait, les acheter et les lire :)

Adolescent, J'avais bien aimé "Le fléau" de S.King.