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Kronik Marsiennes
7 août 2011

Metro 2034 de Dmitry Glukhovsky

atalante543-2011

La Sevastopolskaya, une des stations habitées les plus méridionales du métro moscovite, produit une grande part de l’électricité qui alimente celui-ci.

Harcelée par des monstres des tunnels sud, elle ne doit sa survie qu’au courage de ses défenseurs et à l’afflux constant de munitions en provenance de la Hanse. Cependant, la dernière caravane d’approvisionnement n’est jamais revenue de la ligne Circulaire, pas plus que les groupes de reconnaissance envoyés à sa recherche.

Retour dans le métro moscovite 12 mois après pour des aventures toujours aussi intenses et palpitantes avec cet opus!

Pour ce qui est de l"univers, du plan, du contexte, je renvoie au post de la section consacrée à cet univers "Métro 2033" soit => ICI

En préambule d'un commentaire, enthousiaste sur 2034, je voudrais partager deux interviews de l'auteur -qui parle français- et qui était aux Utopiales 2010 (novembre à Nantes).

Un auteur qui décrit la Russie d'aujourd'hui comme un pays avec une gueule de bois idéologique : j'adore! Et qui nous explique tant sa façon d'avoir conçu l'histoire que les motivations et ressorts de son personnage principal : Artyom.

celle-ci datant de Mars 2011 : http://www.fantasy.fr/episodes/view/interview-de-dmitry-glukhovsky . Dmitry Glukhovsky y présente en détail le projet -international- né autour de l'univers de Métro 2033 où divers auteurs (auteures?) présentent une autre ville de cette univers, un autre endroit. L'auteur coordonne et garantit la cohérence du tout, 8 romans sont déjà parus... (hélas pas en France :( )

Ainsi que celle-ci tout aussi passionnante d'Imagin'Aix http://www.megavideo.com/?d=2XHRWL3D présentée ICI!

Et je les complèterai par cette toute récente interview (juilet 2011) de Denis Savine, le traducteur des deux romans : http://ifisdead.net/livres/interview-de-denis-e-savine-traducteur-de-metro-2033-2034/

Je passerai sur mon envie de commenter en détail ces trois interviews pour essayer de me concentrer sur un commentaire construit sur le roman (en même temps partant demain pour Moscou, je suis assez prise dans une effeverscence intérieure ^^).

J'ai relu métro 2033 avant de me plonger dans Métro 2034, que j'ai lu 2 fois...

On plonge ici dans une aventure humaine, plus de monde à sauver d'une menace diffuse et étrangère, mais des hommes, entre eux... Une aventure illuminé par 4 personnages bien d-écrits et figures allégories du passé, du présent et du futur...

Hunter d'abord, transformé à jamais par ce qu'il a vécu et qui reste un mystère : le présent. Léonid, autre figure du présent, personnage qui n'intervient que vers la fin de cette aventure et qui est d'un cynisme intéressant, personnage en quête de rien, et qui trouvera une rédemption inattendue...

Homère qui veut rester dans les mémoires, transmettre, une figure du passé cherchant à s'établir dans le futur...

Sacha enfin, figure d'un futur possible... Mais quel futur construire dans un présent pareil...?

Au premier abord les personnages de Sacha et de Leonid peuvent paraitre caricaturaux mais Dmitry Glukhovsky évite avec brio de les faire tomber dans la caricature en leur donnant de moments de justesse...

La découverte de son corps et du plaisir par Sacha par exemple qui vient contrebalancer un romantisme qui pouvait paraitre saugrenu et trop naif dans ce monde. On a donc une jeune fille à la fois naïve, porté à l'idéal mais aussi au consciente et de la réalité de certaines choses comme le désir sexuel par exemple mais aussi l'horreur quotidienne qui est la sienne depuis son enfance, le monde impitoyable loin des rêves dans lequel elle vit.

Cet opus est empli de poésie et de rêves : Homères et son oeuvre de mémoire, Sacha et son tableau, Leonid et sa musique...

L'espoir les traverse sans qu'aucun ne veuille s'y abandonner. L'espoir, au coeur de la lutte de Hunter également... L'espoir porté par la Cité d'Emeraude, et cette ville à l'extérieur, en surface dont il est question.

Ce tome nous projette dans un possible, nous fait entrevoir quelques lueurs dans les pénombres de ce métro contrairement à Métro 2033 où Artyom découvrait un monde enterré, vivant mais sans perspective. Les perspectives sont minces ici et plus du domaine du rêve, mais elles existent, portées par des légendes (la cité d'Eméraude, l'extérieur) mais par des personnes comme Sacha...

En même temps, l'auteur ne tombe pas dans la facilité et nous offre jusqu'au bout une vision réaliste, dure, sans concession : la cité d'Eméraude demeure à l'état de légende quant au destin de Sacha... je n'ai pas de doute, hélas, sur son issue... Mais il faudrait demander à l'auteur confirmation ...

Leonid ensuite, personnage tour à tour séduisant, opportuniste, vil et en même temps tellement adapté au monde dans lequel il vit. J'ai adoré quand il raconte son enfance, la place de l'art dans son éducation, dans sa vie et le rejet dont il est victime... Il y a un Léonid (p. 585 Leonid Petrovitch un homme blond aux joues rondes...)  qui parle du métro dans Métro 2033, aucun indice ne permet de savoir si c'est le même. A demander à l'auteur ^^

Un second Artyom intervient également dans cette histoire, là aussi quel personnage... Sa narration -et son découpage très cinématographique-  rend compte des évènements d'une façon aussi réaliste qu'immersive.

J'ai également adoré Homére, tellement bien rendu : courageux dans sa lâcheté, touchant dans ses souvenirs et son projet de mémoire de l'humanité, émouvant dans sa façon d'être touché par la jeunesse et l"idéalisme de Sacha, jaloux face à Léonid...

Hunter également, un mur qui se laisse ébranler, parfois un homme en proies à ses démons... mais un héros, une force de la nature en action, impressionnant... J'ai envie de le revoir...

Quant à Artyom, on apprend au détour d'une conversation ce qu'il est devenu : cynique, réaliste, j'adore cette façon sans concession de l'auteur d'aller au bout de ses histoires...

Un tome tourné vers le futur, bien que sombre, il y en a au moins un (au contraire de "La Route" de McCarthy ou de "Génocides" de Disch).

Un tome centré sur des personnages forts et divers, un tome centré sur l'humain et ses vicissitudes (la maladie) de cet univers souterrain, un tome tout empli de poésie, poésie qui ressort dans l'écriture, entre autre avec les passages du livre que rédige Homère...

Bref un tome que j'ai apprécié et qui me fait dire que je continuerai bie volontiers à lire la plume de Mister Glukhosvsy dans cet univers fascinant qu'il a construit avec Métro 2033 et 2034 mais au delà, dans d'autres univers également.... Bref, au delà de cet univers qui m'a littéralement happée, il y a la découverte d'un auteur talentueux, tant dans la forme que dans le fond : bravo!

Je clos ici, entre autre afin de ne dévoiler trop l'histoire, palpitante, encore une fois de ce-s romans, que je conseille!

Et demain départ pour Moscou 2011... Merci et encore bravo Mister Glukhovsky !

metro2034coversoft

 

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