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Kronik Marsiennes
28 août 2009

Le fond des forêts de David Mitchell

Black Swan Green

9782879296128FS


"Superman 2 passait à la télé. Je l'avais vu au cinéma de Malvern il y avait à peu près trois ans. Le film était assez bien mais pas au point de lui sacrifier un lac gelé rien qu'à moi. Clark Kent renonce à ses pouvoirs tout ça pour avoir des rapports sexuels avec Lois Lane dans des draps de satin. Qui serait assez stupide pour faire un échange pareil ? Quand on peut voler ? Dévier des missiles atomiques vers l'espace ? Remonter le temps en faisant tourner la Terre à l'envers ?"

1982, à Black Swan Green, un petit village du Worcestershire, Jason Taylor, treize ans, essaie de réussir son entrée dans l'adolescence. Et ça n'est pas chose facile. À l'école ou chez lui, Jason affronte l'incompréhension et le mépris : ses camarades raillent son bégaiement, ses parents ne cessent de se disputer. Mais Jason mène une vie secrète, dans un monde à lui peuplé de visions étranges et de figures ambiguës.

Portrait de famille, chronique de l'Angleterre de Thatcher, roman d'apprentissage à la lisière du fantastique, Le Fond des forêts est avant tout une suite de variations éblouissantes sur l'adolescence et ses multiples facettes. Après Écrits fantômes et Cartographie des nuages, deux romans qui traversaient l'espace et le temps, David Mitchell nous offre un texte plus personnel, d'une puissance poétique exceptionnelle.


*ouch* Pour dire : j'avais envie d'écrire ce billet à peine arrivé aux cents premières pages du roman, et je me suis précipitée à la bibliothèque vite emprunter les deux précédents alors même que je ne l'avais pas terminé!

Et sans regret, la fin étant crescendo pour nous offrir un sacré bouquet de feu d'artifice car ui ce livre est flamboyant.

J'avais emprunté au moment de sa sortie "écrits fantômes", inspirée par la partie japonaise du roman, mais je n'avais pas eu le temps de le lire... Et là dès les 1ères lignes de présentation qui m'ont fait rire, je l'ai pris alors que d'habitude la vie d'un garçon de 13 ans c'ets pas franchement un sujet qui me motive! Mais....

1- le roman se passe en 1982, le héros à 13 ans, j'en avais douze et je me souviens très bien de la sortie et du film de superman, cet écho assorti de l'humour de l'auteur m'ont plu

2 - la mention "poétique" accolée à ce récit! Surprise! Je m'attendais à quelque chose de juste drôle et caustique, mais il y a plus...ah.....

Et j'ai pris le livre ! Et là après la révélation  Keith Ridgway, je salue un nouvel auteur David Mitchell! J'ai adoré ce livre qui a été un régal, un délice, de bout en bout !

Nous rentrons dans la tête de Jason pour passer avec lui cette année scolaire de 1983! 1ère surprise, ça se passe en Angleterre!

Bah oui, je croyais que l'auteur était américain, pour d'obscures et vagues raisons infondées, donc de me retrouver dans la campagne anglaise a été mon premier, et agréable choc.

L'écriture ensuite, on rentre littéralement dans la tête de Jason et on replonge dans sa propre adolescence , dans ce que le collège et cet âge ont d'ingrat!

Jason est un garçon très inquiet de sortir de la norme et toute ses pensées sont focalisées sur cet objectif"être dans le rang de ses compères" ne pas se faire remarquer pour être pris comme tête de turc : ne pas passer pour un "pédé" est au premier rang des choses à éviter et implique de pas prendre de parapluie quand il pleut, de ne pas avoir de trop notes et tout un tas de codes sociaux sociaux "virils" implicites hallucinants !

J'ai adoré cet "envers du décor" surtout d'un point de vue masculin: car vraiment pour le coup, c'ets un autre monde pour moi. Quand on est une fille "passer pour un pédé" n'est pas une préoccupation hein lol, ni affirmer sa virilité^^.

Jason est aussi un garçon qui bégaie, mais il souffre d'un bégaiement tonique...(il faut lire pour savoir ce que c'est lol) et toute une partie de son énergie est également mobilisée à cacher cela pour ne pas devenir "le bègue de l'école" et un souffre-douleur patenté ! Ainsi, il anticipe toutes ses phrases et prépare toujours un mot de "secours" car seuls les mots commençant par certaines consonnes lui posent problème, parfois...

Jason nous raconte aussi sa famille, la guerre des Malouines (qui franchement en France n'a pas eu le même traitement et impact, c'est évident, mais là encore découvrir ce moment de l'histoire d'un autre point de vue est passionnant).

Jason nous raconte ses ballades dans la forêt de Black Swan Green, son lac gelé et ses rencontres toutes emplies d'une magie dickensienne : l'aristocrate belge dans le presbytère à l'incroyable vie remplies d'artistes, la rencontre avec les bohémiens, la fête foraine...sa famille aussi, et les échanges entre ses parents dont les doubles sens ne lui échappent pas!

Bref, un roman que j'ai dévoré, qui m'a touché et enchanté et qui se termine en beauté ! Fin magistrale et la démonstration de sa prof est un peu moment de jubilation et de triomphe, de même que l'évolution de Jason!

Fin douce-amère aussi car un chapitre de la vie de Jason se termine là et le début d'autre chose, le début du chemin de David Mitchell car oui, aussi, et sans aucun ennui, le tout résonne sur un ton très personnel et m'a donné envie de rencontrer l'auteur. personnalité attachante et brillante avec un regard porté sur le monde qui me plait beaucoup!

Je reviendrai parler des ses deux romans précédents : "Ecrits fantômes" et "Cartographie des nuages"... quand je les aurai lu.

Je parlerai aussi, et avant, des 3 autres bonnes surprises de mon mois d'aout littéraire : "Cruels silences" de Jennifer Lash (encore un roman anglais lol) - "Professeur d'abstinence" de Tom Perotta, très ambiance "Fellowship of the Sun" de True Blood pour un regard sur la société américaine intéressant et "Battle Royale" -le roman qui a inspiré le film-  de SHOUSHUN Takami, horrible, fasci...nant, percutant!

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